samedi, 17 mars 2007
Une prise en mains technique, généralisée, de la vie même des humains
Diriez-vous que ce que l’on appelait l’« espace public » - les meetings, les réunions - se réduit désormais à l’espace médiatique ?
Ph. Sollers : Ce n’est pas moi qui ai inventé la formule « société du spectacle ». Ça ne veut pas dire simplement la représentation médiatique, ça signifie que tous les rapports humains sont médiatisés par des images et que « les gens », comme on dit, ont de plus en plus tendance à jouer un jeu de rôle par le truchement de leur image à l’intérieur d’un film général. Il y a une évacuation de la perception individuelle, de la sensation de soi immédiatement représentée par des images. Donc le spectacle comme société, puisque c’est la même chose. Mais attention, cela ne veut pas dire simplement des moyens de communication ou la télévision, ce que Bourdieu avait tendance à croire, alors qu’il avait tort dans sa logique de marxiste archaïque à tendance stalinienne avérée. Il s’agit d’une prise en mains technique, généralisée, de la vie même des humains
05:00 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Médias, journalisme, Philippe Sollers, photo, Jean-Louis Bec
lundi, 26 février 2007
Et moi je fais le contraire
« La règle générale est de raconter des amours impossibles, des impasses, des drames, des récriminations, des échecs, et moi je fais le contraire. »
Philippe Sollers, Passion fixe
« Tout ce que l’ennemi attaque, on le défend ; et tout ce qu’il défend on l’attaque »
Mao Tse Tong
Photo : Gildas Pasquet
08:15 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, photo, Mao, Philippe Sollers, bonheur, Gildas Pasquet
samedi, 20 janvier 2007
Les tableaux supportent tout
Les tableaux supportent tout. Ils attendent ton retour.
Philippe Sollers, Carnet de nuit, Folio
15:20 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, Philippe Sollers
dimanche, 10 décembre 2006
Histoire des origines
Dernier acte : en 1995, le tableau, devenu une affaire embrouillée de succession, rentre, comme dation, au Musée d’Orsay. Ce jour-là, il y a beaucoup de monde. L’Etat est représenté par le ministre Douste-Blazy, ultime ironie de l’Histoire. Ce dernier, évidemment, pour éviter de choquer ses électeurs de Lourdes, évite de se faire photographier à côté du tableau. Celui-ci est là, mais il n’est plus là. Après tant de délires et de cachotteries, il est redevenu invisible en étant visible sans arrêt par toutes et par tous. Ce qu’il fallait démontrer, sans doute.
Philippe Sollers, à propos de l'Origine du monde
Photo : Sylvia Bataille, femme de Bataille puis de Lacan
17:47 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, peinture, Courbet, l'Origine du monde, Sylvia Bataille, Philippe Sollers
mercredi, 29 novembre 2006
Demandant si j'écrivais moi-même mes livres
"Ce que j'ai entendu de plus drôle : Michel Rocard me demandant si j'écrivais moi-même mes livres. Vraiment ? Sans conseils ni modifications ? Mais oui. Il a eu ce commentaire : «Ça ne manque pas de souffle!» Authentique. J'en ai eu le souffle coupé."
Philippe Sollers
13:55 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, Philippe Sollers, humour, art, Gildas Pasquet
Et pourtant la nature est très belle
Le dernier numéro de Ironie, ici en ligne, est consacré à Cézanne. Avec notamment le texte de Philippe Sollers : Solitude de Cézanne.
13:38 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, littérature, peinture, Cézanne, ironie, Philippe Sollers
mardi, 07 novembre 2006
Une horloge où toutes les heures sont égales
« La désorientation est constante, ponctuelle, courbée, systématique, mais n’engendre aucun désordre, au contraire. L’espace est simplement doublé et organisé en reflet, comme un échiquier. Les canaux, les piquets, les ruelles, les quais, les bateaux, les places, les ponts, les puits, le dallage même, orchestrent cette mise en scène géométrique. Le temps, lui, ne peut être, à chaque instant, que vertical, étagé, feuilleté, poudroyant, ouvert. Venise est un entrelacement de chemins qui ne mènent nulle part et qui se suffisent à eux-mêmes ; une horloge où toutes les heures sont égales »
Philippe Sollers, Eloge de l’infini
Photo : Gildas Pasquet
21:45 Publié dans Venise | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Venise, Philippe Sollers, Gildas Pasquet, littérature, photo